Transformer l'éducation de l'intérieur - tendances actuelles du statut et du développement des enseignants
Une radioscopie de la formation initiale des enseignants - Primaire et secondaire
Enseignement : une nouvelle méthode mixte
En tant que professeure principale, j’ai toujours pensé que l’enseignement ne se limite pas à la préparation d’un programme scolaire pertinent et à la transmission des connaissances connexes. L’enseignant a également pour mission d’encourager les enfants à penser par eux-mêmes en leur apprenant à prêter attention à leur vie et en leur inculquant les compétences nécessaires à des fins diverses. Les processus scolaires habituels m’ont toujours semblé trop rigides. Si les enfants ne passent pas du temps à ne rien faire, comment vont-ils comprendre l’importance de la discipline et de l’engagement ?
Le confinement dû au COVID-19 m’a réellement aidé à trouver la réponse à une question qui me taraudait depuis longtemps : « Est-il nécessaire que l’enseignement et l’apprentissage soient confinés entre les quatre murs d’une salle de classe ? La réponse dans le cadre de cette nouvelle situation est « absolument pas ». La technologie a donné à cette vaste planète une vraie dimension locale. La présence physique n’a pratiquement pas d’importance, mais, les outils adéquats et leur utilisation pertinente sont déterminants.
En 2008, j’ai lu que de nombreux travaux étaient en cours pour généraliser les activités en ligne et qu’à l’avenir, des dispositifs d’autoapprentissage conviviaux verraient le jour. Ce n’est que pendant le confinement que j’ai compris que cette nouvelle ère était arrivée. En quelques jours, j’ai appris à utiliser et à manier Zoom, Jitsy, Microsoft team, Google Hangouts et de nombreuses autres plateformes. Le monde numérique est devenu la nouvelle réalité !
En une semaine, je dispensais mes cours par l’intermédiaire d’une application. J’ai suivi une formation formelle auprès de différents organismes, mais j’ai surtout appris à force d’expérimenter et d’essayer. Mes débuts dans le monde virtuel (électronique ou en ligne) n’ont pas été aisés, mais après quelques jours, j’ai constaté que la technologie fonctionne la plupart du temps, en dépit de quelques perturbations occasionnelles, de distractions virtuelles et de problèmes au niveau du son et des images. J’ai d’abord pensé que cette nouvelle modalité d’enseignement était une communication à sens unique mais j’ai rapidement compris qu’il est possible d’animer la pratique en ajoutant des enquêtes, des études et des vidéos entre les séances. J’ai été éblouie par la technologie, car dans les écoles rurales, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre une telle diversité.
Les premiers jours, c’était comme un jeu et les élèves étaient nombreux à suivre les cours ; mais je me suis bientôt aperçue que leur assiduité déclinait et que le nouveau jouet ne les intéressait plus. De multiples hypothèses étaient envisageables : problème de réseau, impossibilité pour les élèves d’entendre ma voix, surcharge de travail dans les champs avec leur père ou dans la cuisine avec leur mère, impossibilité de voir mon écran ou – pire encore ! – il se pouvait que mes cours n’étaient pas intéressants. Mais quand j’ai utilisé la boîte de discussion, la conversation est soudainement devenue bilatérale – les élèves, auparavant muets, ont commencé à parler de leurs problèmes dans la boîte de discussion.
Quant à moi, des bruits simultanés me distrayaient, mais j’ai rapidement compris que je devais cesser de faire plusieurs choses à la fois, être attentive et transmettre la même attitude à mes élèves. Je leur ai finalement appris des processus cognitifs de haut niveau en lien avec la pleine conscience.
Chaque fois que vous pensez qu’une réponse n’est pas satisfaisante et que l’assiduité est insuffisante, il suffit d’appeler les élèves. Il est utile d’établir une bonne communication avec les élèves et de savoir les convaincre de la nécessité d’étudier. La culture de mon pays, l’Inde, est axée sur la famille, et il est toujours aisé de téléphoner aux parents pour que les enfants suivent à nouveau les cours.
Néanmoins, la piètre qualité des réseaux, et les coûts élevés des données et des dispositifs posent un réel problème, qui pourrait être résolu en fournissant un réseau subventionné et gratuit. Les bibliothèques des villages et des villes pourraient être transformées en salles virtuelles, dotées d’ordinateurs portables, de tablettes et de connexion à Internet. Si l’apprentissage est gratuit, tout le monde peut devenir ce qu’il veut.
Dr. Neeru Arora
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Cet article s’inscrit dans la campagne #RecitsdEnseignants de l’Équipe spéciale sur les enseignants, conçue pour mettre en avant les expériences des enseignants qui travaillent chaque jour pour que leurs élèves puissent continuer à bénéficier d’une éducation de qualité en dépit de la pandémie de COVID-19. Pour participer, consultez notre page Web dédiée.
Adapter son enseignement en période de pandémie mondiale
Dès le début de cette pandémie mondiale, j’ai eu à cœur d’aider à protéger la santé et le bien-être de mes élèves, de maintenir une certaine continuité dans nos habitudes et de répondre à leurs besoins d’apprentissage. Tout au long de mon adaptation et de mon évolution face à la situation, quatre principes ont présidé à ma réponse pédagogique :
- Rester simple. Pédagogie et relations basées sur des outils technologiques.
- Réduire l’apprentissage à l’essentiel.
- Se concentrer sur le maintien des liens et des relations, c’est ce qui compte.
- Ne pas se préoccuper d’une évaluation trop rigoureuse.
Je sais que les expériences d’apprentissage que je conçois sur le campus ne sont pas faciles à reproduire dans l’apprentissage à distance. En un bref laps de temps, j’ai appris à utiliser les outils qu’offre l’apprentissage en ligne ; à trouver l’équilibre entre les liens et la collaboration synchrones et asynchrones (si vous avez déjà visionné une vidéo de 60 minutes sur YouTube, vous comprendrez ce que j’essaie d’éviter !) ; à instaurer la confiance et à cultiver l’engagement dans un environnement en ligne.
Au début de chaque semaine, je charge mes instructions d’apprentissage dans le système de gestion de l’apprentissage scolaire. Après avoir fait le point par une visioconférence hebdomadaire, je donne à la classe une série d’exercices ou de projets courts – les cours sont divisés en petits groupes de tutoriels en ligne sur les forums de discussion – et je précise les horaires de travail pour répondre aux questions et fournir un retour.
La transition a été difficile et les efforts surhumains déployés par l’ensemble de la profession enseignante à travers le monde, dans ces circonstances difficiles, ont été impressionnants. Il y a eu quelques problèmes au démarrage et j’ai dû me fier à mon jugement professionnel. Après tout, j’apprends à enseigner à distance en pleine pandémie mondiale.
Pendant la première semaine, la courbe d’apprentissage a été abrupte, il a fallu gérer la fatigue en ligne et j’ai dû repenser la façon d’engager les élèves et d’être en empathie avec leur vécu. Il est vraiment important de communiquer en ligne avec les élèves et de concevoir des tâches interactives. Cela devient plus facile après la courbe d’apprentissage initiale.
Mes élèves adaptent également leur façon d’apprendre et cela a représenté un grand effort d’ajustement. Ils ont été extraordinaires, faisant preuve d’indépendance, développant leur capacité à s’autogérer, faisant face aux frustrations. Quand je leur ai demandé de décrire en un mot leur sentiment sur l’apprentissage à distance, ils ont répondu : « neutre », « esprit ouvert », « curieux », « différent », « intéressant », « passionné », « isolé », « relaxant », « flexible » et « incertain ».
Les parents ont été des modèles de patience et de partenariat. Deux exemples de courriels que j’ai reçus :
« Nous sommes très reconnaissants pour tout ce que l’école fait afin que nos enfants restent connectés et progressent. Merci à tout le personnel pour son travail incroyable. »
« Nos trois enfants ont dû gérer un cadre d’apprentissage changeant sans que nous soyons physiquement présents pour les soutenir. Malgré l’évolution rapide de ce cadre, ils ont très bien fait face et je suis fier de leur résilience et de la perspective positive qu’ils ont dans cette période difficile. J’attribue à l’approche et au soutien fournis par l’école une grande partie de la facilité ressentie pendant cette période de transition. »
La semaine prochaine, je vais offrir aux parents et aux élèves la possibilité de donner leurs impressions, alors que je navigue à vue pour affiner mes techniques d’enseignement à distance. Mes compétences pédagogiques évoluent et je profite de la stimulation, de la collégialité et de la créativité de cette courbe d’apprentissage professionnel abrupte.
Cameron Paterson
Cameron Paterson a été finaliste du Global Teacher Prize de la Fondation Varkey.
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Ce blog fait partie de la campagne #RécitsdEnseignants de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants, créée pour mettre en avant les expériences des enseignants travaillant chaque jour pour s'assurer que leurs élèves continuent de bénéficier d'une éducation de qualité malgré la pandémie de COVID-19. Les modalités de participation sont disponibles sur notre site.
La distance ne doit pas arrêter l’apprentissage
« Et si les leçons étaient comme des histoires ! Et si on pouvait les regarder comme des dessins animés à la télé !! Cela ne serait-il pas très amusant, si les leçons pouvaient flotter comme des nuages devant nos yeux ? Apprendre pourrait alors être plus amusant. Encore une fois, quand nous sommes loin de notre école et de nos enseignants, si nous n’arrivons pas à comprendre même une leçon facile, que faire alors ? C’est en ayant cela à l’esprit que nous avons mis au point cette entreprise. »
Ces mots sont extraits de la description de la page Facebook "The Online Teacher". Voyons ce qui se cache derrière !
Je m’appelle Shaila Sharmin, je travaille actuellement comme assistante d’enseignement pour Teach for Bangladesh. J’enseigne à des élèves de 4e et 5e années dans une école primaire publique de Dhaka au Bangladesh.
Comme tous les autres enfants, mes élèves préparaient une fête de classe pour le 17 mars qui est la Journée nationale des enfants dans notre pays. Ils avaient tout préparé, décoré la salle de classe et commandé le gâteau. Mais soudain l’avis est tombé : tous les établissements d’enseignement du pays devaient fermer avant ce jour de fête. Au début, les élèves ont pensé qu’ils allaient avoir 14 jours de vacances. Certes ils avaient le cœur brisé, mais ils avaient l’espoir de faire la fête après de courtes vacances. Nous n’avions aucune idée de la durée de cette mesure.
Mis devant la réalité, nous avons tous découvert que nous entrions dans une période d’incertitude. Une de mes collègues, Atia, s’est aperçue en communiquant avec ses élèves et en les interrogeant sur leur vie et leur étude qu’ils n’avaient aucune possibilité d’apprendre, personne dans leur famille qui puisse les aider à étudier. Les assistants sont leurs enseignants, que l’école soit ouverte ou non.
Une autre collègue, Sanjida, a maintenu le contact avec ses élèves et leur a apporté un soutien mental. Une de ses élèves, tête de classe, a dit : « Apa, quand l’école va-t-elle ouvrir ? Je n’ai pas d’enseignant, pas de devoirs, je n’ai rien à étudier parce que je ne peux pas apprendre certaines leçons toute seule. Je m’ennuie à la maison et je n’aurai pas de bonnes notes à l’examen si cette situation continue. » Après avoir entendu la volonté d’apprendre de son élève, Sanjida a essayé d’apporter un soutien à certains au téléphone. Mais ce n’était pas une idée très pratique.
En analysant tous ces événements, je me suis demandé dans quelle mesure j’étais prête à résoudre ce problème. Je me suis dit qu’il devait y avoir une autre façon d’atteindre les élèves. C’est ainsi qu’Atia, Sanjida et moi avons eu l’idée d’offrir un soutien à nos élèves en créant des vidéos éducatives et en les leur envoyant via Internet.
Nous étions déterminées à poursuivre l’enseignement et l’apprentissage car la vie ne peut pas s’arrêter pendant ce confinement. Nous avons rassemblé nos idées et nos réflexions. Au départ, nous avons pensé à faire des vidéos et à les envoyer à nos élèves. Nous avons alors réalisé que nous pouvions les mettre sur Facebook et les télécharger sur YouTube. Cela pourrait être utile à de nombreux élèves dans tout le pays. Nous avons donc commencé à planifier, à choisir des sujets. Nous avons nommé ce projet « The Online Teacher ». Nous avons ouvert une page Facebook nommée « The Online Teacher » et créé une chaîne YouTube. Les vidéos durent entre 5 et 10 minutes afin que les élèves ne s’ennuient pas. Nous rédigeons les scripts, nous collectons les matériels, nous filmons et éditons les vidéos avant de les charger sur Facebook et YouTube. Mais nous les envoyons d’abord aux élèves pour nous assurer qu’elles soient faciles à comprendre.
À l’aide de cette plate-forme, nous essayons de produire des cours vidéo dans les matières suivantes : bengali, anglais, mathématiques, sciences générales, Bangladesh et études mondiales et arts pour des élèves de la 1e à la 5e année ; notre but est de toucher autant d’élèves que possible dans tout le pays. Nous offrons également un soutien en santé mentale grâce à des messages et à des cours diffusés en direct. Nous nous concentrons non seulement sur le contenu des manuels scolaires, mais nous essayons aussi de couvrir l’histoire et les connaissances utiles pour la vie.
Nous demandons à nos élèves de réagir en nous indiquant les sujets pour lesquels ils ont besoin de vidéos. Ils aiment bien aussi voir leur professeur à l’écran et apprendre tout seuls. Mais cette initiative n’a pas été simple à mettre en place. Nous n’avions pas de ressources puisque nous n’étions pas préparés pour ce long confinement. Nous n’avions aucune compétence du montage vidéo. Malgré les défis, nous y sommes parvenues. Lorsque vous voulez apporter une différence, vous trouvez le moyen d’atteindre votre objectif.
Teach for Bangladesh s’adresse aux élèves issus de milieux économiques très défavorisés. Dans cette situation de pandémie, un peu d’attention suffit pour avoir un impact important. Engager ces élèves par l’étude les aide également à prévenir l’anxiété et la dépression. Le COVID-19 nous a opposé de nombreux défis. Notre bon travail doit se poursuivre car nous croyons que faire quelque chose est mieux que ne rien faire.
— Shaila Sharmin
Fellow, Teach For Bangladesh
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Comment travaillons-nous avec les élèves et les collègues pour assurer la continuité pédagogique malgré la crise ?
La sagesse populaire nous dit que le changement est la seule constante de notre vie, mais qui aurait pu s’attendre à un changement si drastique qu’il remette en question nos chances de survie ? L’école CNM accueille plus de 3000 élèves. Nous avons dispensé nos cours normalement jusqu’au 13 mars, date à laquelle le gouvernement nous a imposé de fermer. La réouverture était initialement prévue pour le 31 mars, mais la fermeture est maintenant prolongée jusqu’au 3 mai et des discussions sont en cours pour la prolonger encore jusqu’au 18 mai.
Le lundi 16 mars, les enseignants sont allés à l’école pour discuter de la voie à suivre et l’évaluer. Nous avons organisé de nombreuses réunions, puis nous sommes rentrés chez nous avec toutes nos ressources pour nous préparer pour les semaines suivantes. Dans le même temps, certains enseignants ont créé des vidéos pédagogiques. Nous les avons téléchargées pour les rendre accessibles à tous et les parents ont été ravis.
Le 18 mars, l’école a été fermée à tous, de telle sorte que les seuls soutiens et appuis disponibles ont été les cours en ligne organisés depuis chez nous. En 3 jours, nous avons réalisé une cinquantaine de vidéos pédagogiques, téléchargé des feuilles d’exercices et des présentations sur notre portail scolaire, mais cela ne semblait pas suffisant. Il semblait que la communication n’allait que dans un sens. Certes nous dispensions un enseignement, mais les élèves apprenaient-ils ? Avaient-ils accès aux matériels ? Y avait-il un moyen de suivre leur engagement et leur enthousiasme ?
La semaine suivante, nous avons débuté les cours Zoom pour les élèves les plus âgés et les enseignants se sont mis à créer des tranches d’une heure auxquels les élèves se sont connectés et l’apprentissage est alors devenu bidirectionnel. Nous avons pu voir nos élèves, répondre à leurs questions et télécharger des fichiers. Il restait cependant un problème. Que faire pour les élèves pour qui il était impossible de se connecter ? Comment nous assurer que ces cours d’une heure étaient à leur disposition pour qu’ils puissent les regarder de nouveau et les retravailler ? Comment afficher une évaluation après la fin d’une unité de cours pour tester les acquis ?
C’est ainsi que, tout en continuant à diffuser nos vidéos pédagogiques et nos cours sur Zoom, nous avons dû trouver autre chose pour rassembler les élèves sur une plate-forme commune. Je me suis donc connectée par LabXchange, une plate-forme en ligne gratuite qui intègre des expériences d’apprentissage et de recherche, initialement via Twitter. Le mercredi 25 mars, j’ai discuté avec Ilyana et Jessica de LabXchange, de la formation à la plate-forme et du soutien souhaité. J’ai également demandé à mes enseignants de me confirmer qu’ils étaient disposés à apprendre à utiliser cette nouvelle plate-forme. Le vendredi 27 mars, une formation a eu lieu pendant une heure et demie, s’adressant à environ 85 enseignants. Elle s’est très bien déroulée et le lendemain, nos comptes ont été créés sous le nom « École SVKM CNM » et les élèves ont été ajoutés. La plate-forme permet aux enseignants d’utiliser leur matériel virtuel en ligne et en particulier les simulations de laboratoire les plus importantes, en utilisant leurs propres matériels pédagogiques. Cela permet d’effectuer des tests et de réutiliser les matériels ; quant aux élèves, ils peuvent les revoir à tout moment. LabXchange a totalement répondu à nos besoins en matière d’enseignement et d’apprentissage.
Chaque jour, la presse et les réseaux sociaux rapportaient un accroissement du nombre de personnes infectées par le COVID-19 et la nécessité pour la population de prendre des précautions vitales. La panique est devenue un mode de vie. Nous avons voulu appuyer la santé mentale des élèves et pour ce faire, nous avons créé sur la page Facebook de l’école, des événements en direct tous les jours du lundi au vendredi, de 16 h à 16 h 30, qui nous ont permis d’aider nos élèves par le yoga, la cuisine, la musique, les jeux, les quiz et les histoires. Nous avons créé un emploi du temps pour les enseignants, indiquant à quel moment ils seraient en ligne avec leurs élèves, en compagnie d’un co-animateur, pour animer un événement dynamique et positif à travers lequel les élèves pourraient faire part de leurs sentiments à travers des commentaires et des émoticônes.
Jamais nous n’avions pensé que l’enseignement en ligne pouvait être aussi puissant que l’enseignement en face à face et qu’avec l’arrivée d’un virus, le monde entier devrait se recentrer, se réaligner et revoir la définition de la vie, du travail et du jeu. La crise nous a complètement mis à genoux, mais elle a aussi ouvert des fenêtres, pour manifester notre immense gratitude vis-à-vis de notre mère Nature et de tous les êtres humains.
Kavita Sanghvi
Kavita Sanghvi a été finaliste du Global Teacher Prize de la Fondation Varkey.
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Ne pas lâcher prise : l’enseignement en période de Covid19 - #RecitsdEnseignants
Je m’appelle Michelle et j’enseigne un cours d’acquisition de la langue anglaise en 10e année et un cours Individus et sociétés en 7e année à Bangkok, en Thaïlande, à des élèves dont l’âge varie entre 12 et 16 ans.
La vie d’un enseignant international requiert une incroyable flexibilité car nous naviguons entre les pays, les cultures et les écoles. Rien, cependant, n’aura exigé autant de volonté d’adaptation et d’évolution de ma pratique que le fait d’être confinée dans mon appartement et de devoir réinventer mon approche pédagogique.
L’enseignement numérique a été beaucoup plus facile que je ne l’anticipais. Pour être sincère, il a fait progresser ma pratique et mon approche pédagogiques d’un nombre incalculable de façons, et les effets continuent de s’amplifier. J’en suis reconnaissante – c’est le bon côté de la situation ! Mais il y a aussi des orages qui se préparent.
Un lent détricotage
Je suis confinée dans mon appartement depuis 2 semaines, et selon la dernière mise à jour du gouvernement, cela va durer encore un mois. L’une de mes filles est ici avec moi et nous essayons de nous distraire entre nos cours. La plupart de nos amis et proches sont dans d’autres pays et le sentiment d’être dans une solitude absolue nous assaille aux moments où nous nous y attendons le moins. Je ne sais pas quand je reverrai ma fille aînée et je ne peux pas la protéger depuis l’autre bout du monde. Ensuite, ce matin on m’a téléphoné pour m’annoncer que ma mère qui souffre de la maladie d’Alzheimer a été admise en soins intensifs avec une pneumonie, une masse dans les poumons, et qu’elle a peut-être le Covid19.
Je ne peux pas imaginer à quel point elle doit avoir peur ou se sentir seule. Même si je pouvais prendre un avion de Bangkok à Houston, je ne serais pas autorisée à pénétrer dans l’hôpital pour lui rendre visite. Comme tant d’autres, nous sommes confinées et dans l’impossibilité de communiquer. Je pense que c’est le plus grand facteur de stress pour moi – je n’ai aucun contrôle sur cette situation.
>Jusqu’à ce que ma mère tombe malade, rien n’a été extraordinairement difficile, mais les soucis à propos des personnes que j’aime, les nouvelles incessantes, les courriels scolaires, les messages des élèves emplis d’anxiété et de peur, l’apprentissage de nouvelles plates-formes et de solutions technologiques finissent par s’additionner. En tant qu’enseignante, il m’est difficile d’accepter l’absence totale de contrôle sur quoi que ce soit autour de moi. Je suis dans l’incapacité de créer un espace entièrement sûr pour mes élèves, mes filles, ou moi-même. Je partage donc ci-dessous ce qui m’a aidée à braver la tempête. J’espère que vous y trouverez quelque chose qui vous aidera aussi.
Conseils en période de confinement
Détendez-vous
>Respirez profondément et rappelez-vous que quoi qu'il arrive, vous êtes toujours l’incroyable enseignant que vous étiez avant la fermeture de votre école. Vous continuerez d’être ce professeur et le stress et l’inquiétude que vous ressentez sur la façon dont vous allez continuer d’enseigner aujourd’hui sont la preuve de votre dévouement et de votre engagement vis-à-vis de vos élèves.
Reprenez depuis le début
>Vos élèves ne doivent pas s’adapter uniquement à votre nouveau cours et aux modes d’enseignement numérique. Ils s’adaptent aussi à tous les autres enseignants qu’ils ont et à leurs nouveaux systèmes. Faites comme si la première semaine était la première semaine d’une nouvelle année scolaire. Formulez les attentes, fixez les limites, apprenez à connaître vos élèves de cette nouvelle façon, trouvez un nouvel équilibre et une nouvelle norme.
Adoptez un rythme moins soutenu
Ce qui m’a le plus étonnée a été de constater le peu de travail que mes élèves ont pu accomplir dans le même laps de temps. Même si je les ai gardés avec moi dans Zoom pour terminer quelque chose, ils ont tâtonné et rencontré des difficultés pour accomplir leur tâche. Nous tenons pour acquis qu’ils sont des magiciens du numérique parce qu’ils sont à longueur de journée sur leurs appareils. En réalité, ils n’ont pas plus d’expérience que nous à ce sujet et il leur faut du temps.
Concentrez-vous sur l’essentiel
Revoyez vos cours et choisissez ce qui est le plus important pour vos élèves, ce qu’ils doivent maîtriser, et concentrez votre attention sur ces composantes essentielles. Complétez avec le reste si vous avez le temps, mais concentrez-vous sur le cœur des matières et l’atteinte de ces objectifs en priorité.
Fixez des limites
Ne tombez pas dans le piège de confondre temps de loisir et temps de travail. Ce n’est pas parce que vous travaillez maintenant chez vous que le travail doit dominer votre vie. Vous – ainsi que vos élèves – avez besoin que vous soyez dans un parfait état de santé mentale et émotionnelle en ce moment. Faites des pauses, détendez-vous et ne laissez pas la situation envahir chaque compartiment de votre vie. Vous êtes aussi en train de traverser cette crise. Vous avez aussi des besoins sur le plan mental, émotionnel et physique. Respectez ces besoins en priorité pour avoir quelque chose à donner à vos élèves, arrivés à la semaine 3, 6 ou 10 de la fermeture des écoles. Vous êtes confiné ? Organisez une soirée de jeu ou un dîner entre amis sur Zoom. Faites une promenade. Vivez votre vie. Vous en avez besoin pour vous ressourcer.
Demandez de l’aide
Souvenez-vous que vous n’êtes pas seul. La plupart des enseignants sont dans la même situation que vous et nous essayons tous de nous en accommoder. Rejoignez un groupe où vous trouverez des ressources et des conseils d’autres enseignants comme Global Educator Collective. Ne vous contentez pas d’utiliser Zoom avec vos élèves, vérifiez auprès de vos collègues ce qu’ils font. N’ayez pas l’impression d’être seul à lutter. Nous nous adaptons tous et nous réunissons nos efforts comme jamais auparavant.
Appuyez-vous les uns sur les autres
En fin de compte, nous allons émerger de cette situation en étant de meilleurs enseignants, après avoir passé un nombre incalculable d’heures en perfectionnement professionnel et en auto-apprentissage de tous les nouveaux systèmes auxquels nous nous adaptons. Pour ce faire, allez à la rencontre de vos collègues enseignants et apprenez de leur expérience, enseignez-leur la vôtre et restez forts. Montrez à vos élèves ce que représente l’amour de l’apprentissage de toute une vie et emmenez-les avec vous dans ce voyage.
Michelle Overman
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